Du Desert du Namib aux chutes Victoria.... Un safari magnifique qui sort des terrains battus sur fond de paysages à couper le souffle. La richesse des rencontres animalières tout autant qu'humaines a été un émerveillement de chaque instant. Ce voyage de 8000 kilomètres, m'a fait redécouvrir la brousse de mon enfance... Celle où, seul pour prendre mon café, les pieds dans l'eau, j'ai pu me régaler en compagnie de 700 éléphants. Ou encore, assis à l'ombre d'un arbre "Jackalberry", je contemplais sur les bords de l'Okavango, le manège des animaux venant boire et se repaître des herbes fraîches du bord de ce fleuve aréïque. Sans omettre la grande et petite faune du désert du Namib, ses peuplades confidentielles, qu'il faut aller chercher en remontant le lit de rivières asséchées aux multiples méandres partiellement ombragés. Un concentré de ce que l'Afrique fait de plus beau.

 

J'étais dans la forêt depuis plusieurs heures, occupé à photographier un groupe de Colobes Rouges. Ces singes en grand danger d'extinction sont, par chance, descendus à mon niveau afin de se reposer et digérer le repas de feuilles pris plus tôt. Ils étaient là, tout autour, allongés sur les branches environnantes, par deux, par trois. L'atmosphère était paisible. Je me suis reculé sans faire de gestes brusques, afin d'élargir mon cadrage. Et après plusieurs minutes, en pleine action mais cependant quasi immobile, j'ai senti sur mon épaule une douce et courte pression... que j'ai ignorée volontairement! Mais à la quatrième, je me suis retourné en une gestuelle calme et contenue pour finalement me trouver face à face avec cette jeune guenon. Nos regards se sont croisés, doux et intenses. Je lui ai tourné le dos une nouvelle fois, ignorant encore l'ensemble de ses gestes répétés et ai repris ma séance photos avec les autres membres du groupe, tous plus âgés. J'ai senti à nouveau la pression de sa main... un peu plus insistente mais toujours aussi douce. Alors je me suis retourné et je lui ai offert la mienne... sans la toucher. Et là! elle a pris mon index avec sa main droite et posé ses deux pieds de part et d'autre de ma main. Elle était surprise, interrogative mais surtout très observatrice. Elle essayait de comprendre. Le temps s'était arrêté. Un sentiment profond s'est emparé de moi... Il y a eu un moment magique de grande tendresse entre elle et moi, gravé à jamais. Nous étions à l'unisson!

 

... Si le blaireau, certainement un adulte, continua ses pérégrinations la truffe au ras de terre, le renard, un jeune individu d'une année, eut une attitude plus méfiante et traversa le glacis en trottinant sans s'attarder, mis à part à l'entrée de la forêt où il jeta furtivement un regard dans ma direction avant de disparaître...